MAD IN FRANCE
Deux Normands inventent un vélo avec assistance électrique 100 % made in France
Charles Hurtebize et Guillaume Adriansen, deux Rouennais, viennent d’inventer un vélo avec assistance électrique (VAE), 100 % français et normand. Les deux jeunes chefs d’entreprise espèrent profiter du boom des ventes de deux-roues en France tout en proposant un produit haut de gamme, de qualité et à un prix attractif. Que ce soit sur internet ou chez les commerçants classiques, les ventes de vélo décollent en France depuis quelques années avec une marge de progression à deux chiffres
Sprintant sur le boulevard d’un marché du vélo avec assistance électrique (VAE) en plein essor, deux jeunes Rouennais viennent de créer un vélo électrique haut de gamme, beau, racé et au prix compétitif. Une histoire d’amitié de vingt ans et dix ans de réflexion sur ce projet qui ont conduit Guillaume Adriansen, 38 ans, et Charles Hurtebize, 35 ans, à imaginer ce deux-roues ressemblant à un fixie, ce vélo à pignon fixe, parfois sans freins à l’avant, qui a fait la réputation des coursiers des grandes villes américaines. Jusqu’à présent distributeurs en ligne de la marque australienne Chappelli Cycles, Guillaume Adriansen et Charles Hurtebize sont avant tout deux passionnés. « On aime l’objet », résume sobrement l’aîné des complices, originaire d’Yvetot, dans le pays de Caux.
Assemblé en France
« L’idée de départ est venue en travaillant avec la Chine. Il y a beaucoup de problèmes d’approvisionnement, de délais, de stock. Et puis, le made in France n’existe pas », résume l’inventeur de la marque « Le vélo, Mad in France. » « C’est un jeu de mots. Mad signifie dingue en anglais », sourit Guillaume. Ils ont trouvé une oreille attentive à la Manufacture française des cycles, à Machecoul, près de Nantes. « C’est le fabricant de la marque Gitane. Ils sont intéressés par ce vélo racé et design de 20 kg destinés au 20-45 ans. Nous avons le cahier des charges de l’usine pour l’homologation, plus celui d’un intervenant extérieur. » Le cadre en aluminium est fabriqué en Chine. « Les usines pour souder ces cadres sont toutes là-bas. De toute façon, aucun vélo n’est entièrement fabriqué en France ». Mais l’assemblage et la peinture - deux coloris, noir mat ou blanc brillant - ont lieu en France.
Du côté des accessoires, « Mad in France » a mis le paquet : selles et poignées en cuir de l’Anglais Brooks, dérailleur du Japonais Shimano, batterie semi-intégrée et moteur de l’Allemand BMZ, pneus à flancs crème et freins à disques hydrauliques des Américains WTB et Promax. Un vélo chic et classe, destiné aux citadins parfois un peu bobo ou hipster. Avec des performances au rendez-vous, ce qui est loin d’être négligeable dans ce marché du VAE où l’on trouve aussi beaucoup de rebuts... « Cela reste un vélo de ville mais très réactif notamment avec le pédalier speed sensor », souligne Guillaume Adriansen.
Avec cinq niveaux d’assistance, la conduite est très agréable. Six km/h au départ arrêté pour une moyenne de 25 km/h en pédalant. L’intégration d’un dérailleur avec dix vitesses facilite aussi la prise en main, surtout si l’on se retrouve en panne de batterie. Son autonomie est de 50 kilomètres. « Tout dépend aussi du poids de la personne, moi j’ai déjà fait 60 kilomètres. La recharge s’effectue en 2 h 30, 80 % de la charge en 1 h 30 », affirme Guillaume Adriansen.